Salta la linda, l'envers du décors

Publié le par Stan

 

Le marketing touristique de la province et de la ville de Salta a réussi leur pari. Faire associer les mots « Salta » et « linda », sous la formule consacrée « Salta la linda ». Cette phrase revient souvent, autant sur des panneaux publicitaires que dans la bouche des gens (touristes et locaux). Il faut avoir à l’esprit que Salta désigne la ville et la province.

Autant je suis d’accord pour la province dans son ensemble, autant je ne trouve pas la ville très jolie, du moins par rapport à ce que l’on connait en Europe. Mais ça, j’en ai déjà parlé http://stanvadrouille.over-blog.org/article-salta-la-linda-56450962.html

 

Qu’est ce que le centre-ville à Salta ? On peut facilement délimiter une zone allant du nord au sud, de l’avenue Entre Rios à l’avenue San Martin, et d’est en ouest, de l’avenue Sarmiento jusqu’aux cerros. Ce secteur est en voie de « dysnélandisation ». Avec son petit bus touristique, ses rues piétonnes et  ses panneaux d’informations touristiques. Rien à voir avec le reste de la ville. C’est dans ces quelques pâtés de maison, autour de la place 9 de Julio, que se concentrent 99% des touristes visitant la ville. La ville de Salta investi massivement dans son petit centre ville, pour le rendre bien agréable avec des spectacles, des espaces publics bien aménagés, des restaurants avec terrasse... Globalement, ça marche. 

Par exemple, la rue España vient d’être refaite avec un trottoir élargi et des bancs. Or il faut savoir que des dizaines de rues ne sont même pas goudronnées, n’ont pas de trottoir ou de place digne de ce nom. Et cela à quelques centaines de mètres de la place 9 de Julio, fierté de la ville.

Comme souvent les touristes arrivent en bus depuis Buenos Aires (ou le nord), ils ne passent pas dans les quartiers pauvres. Ainsi plusieurs visiteurs, et nous aussi au début, trouvent que la ville fait riche, qu’elle est belle. C’est vrai, mais pour 10% de sa superficie seulement (au pifomètre).

 

Comme nous travaillons dans les quartiers pauvres, on découvre chaque jour l’ampleur des inégalités et des injustices en place. Voici quelques photos pour illustrer l’envers du décor de Salta la Linda.

 

Une maison cossue,

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non loin du collège,

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et toute près du parc,

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avec une jolie vue.

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En France aussi, les centres-villes sont plus chouchoutés. C’est partiellement compréhensible puisqu’ils sont l’image et la vitrine de la ville mais qu’aussi ils concentrent le plus grand nombre de personnes. C’est un moyen de développer l’économie par le tourisme. Mais dans notre cas, il y a d’un côté la coquette place 9 de Julio et de l’autre les nouveaux quartiers où il n’y a pas d’eau, pas d’égouts, pas de rue. Dès que l’on dépasse les « limites » du centre, les panneaux de bus disparaissent.

Ce constat est tout aussi vrai au niveau de la province. A côté des quartiers riches, qui vivent sur des standards occidentaux, il y a les fermes isolées, sans eau courante, électricité. L’école ou le médecin sont à deux heures de marche minimum. De tels écarts sont difficiles à imaginer en France, même s’ils existent, ils ne sont pas si forts, si tranchés. A Salta on peut passer en deux rues d’un quartier chic à un autre où les maisons sont faites de parpaings empilés.

 

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