Prohibition électorale

Dimanche 10 avril, jour d’élections à Salta. Il faut (ré)élir le gouverneur de la Province, les intendants (maires) et les députés provinciaux.

La campagne a été longue mais les résultats étaient quasiment courus d’avance, avec la large réélection de l’équipe en place. Réélection facilitée par le fonctionnement politique local qui est un peu particulier. J’y reviendrai.

Ici, j’aimerais parler de la nuit précédent les élections, du samedi au dimanche. Il faut savoir que voter est obligatoire en Argentine. Sinon quoi ? Je ne le sais toujours pas et les versions divergent. D’après certains, il y a une amende, selon d’autres, ça peut poser des problèmes pour travailler dans l’administration. Certains ne vont pas voter et il ne leur arrive rien. L’Argentine… Il s’avère en fait que ne pas voter peut causer des problèmes administratifs, par exemple pour la demande de passeport, et impliquer des coûts pour régulariser la situation. Tout cela est très flou.

Passons sur la question du vote obligatoire, qui n’est pas la question la plus intéressante et ne concerne pas cette fameuse nuit précédent le vote. Durant cette nuit, les bars, restaurants, boîte de nuit et vendeurs d’alcool n’avaient pas le droit de rester ouvert tard. Les choses vont même encore plus loin puisque même les soirées privées ne sont pas tolérées. Des amis ont du attendre que la police s’éloigne de la rue pour pouvoir sortir à 4h du matin et rentrer en taxi.

L’idée est de ne pas permettre aux gens de faire la fête pour qu’ils soient en « état » de voter le lendemain. Cette façon de faire me parait totalement infantilisante et ses fondements sont ridicules. Déjà que les citoyens ont obligation de vote, ils sont aussi contraints de ne pas sortir. Comme si faire la fête pouvez empêcher de voter… Pourquoi ne pas dépêcher un fonctionnaire pour accompagner chaque électeur jusqu’à l’urne ?

Vu le niveau du débat politique et les magouilles diverses, un zeste d’alcool aiderait pourtant à faire passer la pilule au moment du vote.