Premier bivouac en Argentine : le sillon del Inca

Publié le par Stan

Enfin ! Après des semaines d'attente, d'hésitation et de pinaillage, j'ai pu bivouaquer et faire une "vraie" rando dans ce beau pays. 

 

Je suis parti pour deux jours, avec quelques membres du Club de los Amigos de la Montaña (www.cam-salta.org.ar/): Magui, Mariela, "Pocho" et Virginia.

 

L'équipe de choc, peu avant le col

Sillon del Inca (67)

 

Nous avons décidé de randonner jusqu'au Sillon (fauteuil) del Inca. C'est une sortie facilement accessible, non loin de Salta, en direction de San Antonio de los Cobres. C'est une rando de moyenne montagne, on dépasse à peine les 3000m. Enfin, on a pas tout à fait la même échelle de valeur. Sur le site du club, la "haute montagne" commence à 5000m... Sans commentaire. En fait si, un. Je trouve ça vexant pour nous pauvres européens ne pouvant dépasser les 5000m sur notre continent. Et l'Auvergne, ça devient quoi ? Mini-montagne, collinette ou zone de dos d'âne ? 

 

Les collines locales, 3000m minimum

Sillon del Inca (27)

Rendez-vous à 7h du matin devant chez Virginia. On monte dans la 504 et c'est parti pour une heure de route... euh plutôt de piste mention traversée de ruisseau. L'un d'eux arrivera presque à noyer le moteur. Mais arrêter une peugeot 504 n'est pas si facile.

On s'arrête enfin au niveau du poste de gendarmerie pour y stationner la voiture. On donne nos noms aux gendarmes et un horaire de retour. Si l'on tarde trop ils viendront nous chercher. Parmi eux, il y en a un typé Sergent Garcia. Je doute qu'il faille être pressé en cas d'attente de ce peloton de secours. Heureusement, tout ira bien. 

 

La première montée est laborieuse, surtout pour Magui qui débute la randonnée et pour qui se sera le premier bivouac. Par chance, un couple père-fils nous rattrape. Ils randonnent à la journée et Monsieur, très classe, échange son petit sac avec celui de Magui pour l'aider. Ils feront rapidement demi-tour, le fiston ne se sentant pas bien.

 

Jaja sur la moto une nous signale que le groupe est en plein effort avant le col pour le classement du meilleur grimpeur.

Sillon del Inca (45)

Qu'importe, on continue. Pocho et Magui peinent un peu dans la forte pente alors que Virginia, notre guide, avance d'un bon pas. On arrive assez rapidement au col et on s'y installe pour manger, à côté d'un monticule de pierre où il y a une petite vierge dedans. La spiritualité du lieu m'envahit rapidement et je regrette de ne pas avoir fait ma communion 

 

Sillon del Inca (51)

Bien qu'idéalement installé d'un point de vue spirituel, c'est plus discutable climatiquement. On "perd" un peu Magui que je soupçonne d'avoir fait un début d'hypothermie. Il doit faire 5 degré avec un vent assez fort qui rafraîchit bien. Magui a vraiment l'air de souffrir. Elle n'a pas encore un équipement très adapté. Voyant cela, je propose de reprendre la marche et d'avancer d'un bon pas pour nous réchauffer. L'énergie spirituelle accumulée lors de la pause guide nos pas.

 

Le reste de la ballade est une longue et douce descente dans la vallée, à flanc de montagne. Nous atteignons notre but plus vite que prévu et installons le bivouac sous les nuages menaçants. 

A cette occasion, mon "tipi" fait drôle d'impression. En France ce type de matériel est peu répandu. Ici, je pense être une des rares, sinon la seule, à posséder un tel abri en Argentine. Pocho, qui sera mon compagnon de chambré n'est pas rassuré.  

 

Sillon del Inca (25)

 

Je profite de cette anecdote pour faire un petit point "MUL versus MULET". Le score est de 1-0. Non seulement j'avais le sac le plus léger malgré que j'étais le seul à avoir un équipement que je qualifie de complet. Par exemple j'étais le seul à avoir un matelas de sol. En plus de trimbaler mon tipi + le kit cuisine pour tout le monde, j'ai la plupart du temps porté le double toit + chambre intérieure de la tente pour aider les autres qui galéraient dans la montée. Il faut dire qu'il est très difficile de trouver du bon matériel à un prix correct à Salta. Malgré cela j'espère bien pendant l'année prêcher pour la paroisse MUL et proposer quelques astuces et bricolages à mes comparses. Je vais commencer en douceur avec un P3RS (pour ceux qui ne connaissent pas : P3RS mode d'emploi). Fin de la parenthèse matos.

 

Dès les abris montés, Magui s'endort dans la tente et ce quasiment jusqu'au lendemain. La journée a été dure pour elle. Nous prenons quand même le temps d'aller visiter les environs, pour trouver el Sillon del Inca. Il est planqué dans une petite maison.

 

Rien à voir avec le style Ikéa. Garanti 500 ans.

Sillon del Inca (7)

 

Retour au campement pour préparer thé, soupe, manger. Il y a un emplacement pour le réchaud, une table en pierre et on est protégé du vent par des murs. C'est un bivouac tout confort. La nuit se passe plutôt bien malgré la pluie et le vent. Au matin, Pocho avouera avoir bien dormi dans cet abri qui lui faisait peur. 

 

Le retour se fait sous un ciel menaçant. Je propose de ne pas manger au col, quitte à perdre un peu de mana spirituelle. Magui a bien du mal. Elle accuse le coup de la fatigue de la veille. Son sac sans ceinture et aux bretelles fines lui scie les épaules. Pocho ne dit mais il peine un peu aussi. Mariela et Virginia sont en pleine forme. Le ciel capricieux nous offre des lumières et des paysages fantastiques. Voici quelques extraits.

 

Sillon del Inca (10)

 

Sillon del Inca (16)

 

Sillon del Inca (15)

 

Sillon del Inca (46)

 

Désolé pour la qualité des photos. Je n'ai pas encore récupéré les originales, celles-ci sont des copies de facebook.

 

La descente après le col se passe bien. Mariela dévale la pente à une vitesse impressionnante. Magui avec ses chaussures lisses menace souvent de la dévaler encore plus vite. Le retour en voiture a Salta est bien calme. A part Virginia qui conduit, tout le monde fera un petit somme. 

 

J'ai fait un topo de cette rando pour ceux qui seraient intéressés. Il est disponible ici : randonnée au Sillon del Inca.

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